Pour concevoir et installer un groupe froid, il faut choisir avec soin le fluide frigorigène. Les fluides sont différents les uns des autres, et ils présentent des avantages et des inconvénients selon leur efficacité, leur sécurité et leur effet sur l’environnement. Dans ce texte, nous allons vous expliquer comment choisir le fluide qui convient le mieux à votre application et à votre réglementation.

Les critères de performance et de sécurité du fluide frigorigène

Le fluide frigorigène est le composant essentiel d’un groupe froid, car c’est lui qui assure le transfert de chaleur entre l’enceinte réfrigérée et l’extérieur. Il existe différents types de fluides, qui ont chacun leurs caractéristiques en termes de performance et de sécurité. Pour choisir le fluide le plus adapté à votre application, il faut prendre en compte plusieurs critères :

  • La température d’évaporation : c’est la température à laquelle le fluide passe de l’état liquide à l’état gazeux dans l’évaporateur. Elle doit être inférieure à la température souhaitée dans l’enceinte réfrigérée, pour assurer un bon échange thermique.
  • La température de condensation : c’est la température à laquelle le fluide passe de l’état gazeux à l’état liquide dans le condenseur. Elle doit être supérieure à la température ambiante, pour faciliter le rejet de chaleur.
  • Le pouvoir frigorifique : c’est la quantité de chaleur que le fluide peut absorber ou céder lors d’un cycle. Il dépend de la masse volumique, de la chaleur latente et du débit du fluide. Plus il est élevé, plus le groupe froid est performant.
  • La pression de fonctionnement : c’est la pression à laquelle le fluide circule dans le circuit frigorifique. Elle doit être compatible avec les caractéristiques des composants du groupe froid, pour éviter les fuites ou les ruptures.
  • La toxicité : c’est le potentiel nocif du fluide pour la santé humaine en cas d’inhalation ou de contact cutané. Il faut éviter les fluides toxiques ou corrosifs, qui peuvent provoquer des brûlures, des irritations ou des intoxications.
  • L’inflammabilité : c’est la capacité du fluide à s’enflammer en présence d’une source d’ignition. Il faut éviter les fluides inflammables ou explosifs, qui peuvent causer des incendies ou des explosions dans le groupe frigorifique.

Les critères d’impact environnemental du fluide frigorigène

Le fluide frigorigène est aussi un facteur d’impact environnemental d’un groupe froid, car il peut contribuer au réchauffement climatique ou à la destruction de la couche d’ozone. Pour choisir le fluide le plus respectueux de l’environnement, il faut prendre en compte plusieurs critères :

  • Le potentiel de réchauffement global (PRG) : c’est l’indice qui mesure l’effet de serre d’un gaz sur une période donnée, par rapport au dioxyde de carbone (CO2). Plus il est élevé, plus le gaz contribue au réchauffement climatique.
  • Le potentiel de déplétion ozonique (PDO) : c’est l’indice qui mesure la capacité d’un gaz à détruire la couche d’ozone stratosphérique, qui protège la Terre des rayons ultraviolets nocifs. Plus il est élevé, plus le gaz contribue à la diminution de l’ozone.
  • La durée de vie atmosphérique : c’est le temps moyen qu’un gaz reste dans l’atmosphère avant d’être dégradé ou éliminé. Plus elle est longue, plus le gaz a un impact durable sur l’environnement.

La réglementation européenne F-Gas impose une réduction progressive des fluides frigorigènes ayant un fort PRG ou un fort PDO, pour limiter leur impact environnemental. Il faut donc privilégier les fluides ayant un faible PRG et un faible PDO, comme les hydrocarbures (propane, butane), le CO2 ou l’ammoniac. Ces fluides sont aussi plus performants et plus sûrs que les fluides traditionnels comme les CFC, les HCFC ou les HFC.